Salamine, c'est là, on le sait, que s'est décidé le sort du monde grec, c'est là que les Grecs, sous la direction de Thémistocle, ont infligé, sur mer, à la puissance perse, Xerxès à sa tête, un échec pratiquement définitif. Salamine, avec Marathon et Platée, est le fait militaire, on le sait, le plus glorieux de l'histoire grecque et c'est dans ce haut fait que le poète Eschyle a puisé son inspiration pour écrire un des plus grands poèmes du théâtre grec, LES PERSES. On le sait aussi, il n'y a pas un seul Grec sur la scène des PERSES, il n'y a que l'ennemi et l'ennemi seul, et ce sont les Perses et les Perses seuls qui, disant leur désastre et leur désespoir, vont paradoxalement dire ainsi le triomphe et la gloire des Grecs. La question semble alors aller de soi : qu'est-ce qui fait qu'Eschyle, en l'occurrence, a décidé d'être en effet ce poète paradoxal, poète chantant le vainqueur grec en ne chantant, de bouleversante façon, que le malheur de son ennemi vaincu, poète des Grecs ne le devenant qu'en devenant en fait, au sens plein du mot, poète des Perses ?
Que sans désemparer les poètes grecs reprenaient à l'envi les mêmes sujets tirés de leur histoire autant que de leur mythologie, il n'y a rien là que de connu, et que le désastre des Perses à Salamine ait donné matière à plus d'un poème grec, là non plus rien de surprenant. Phrynicos, par exemple, a consacré à la victoire de Salamine un poème tragique, LES PHENICIENNES, dont tout ce qu'on peut savoir, c'est ce qu'en dit Glaucos à propos du théâtre d'Eschyle, et ce n'est que ceci : Phrynicos avait, lui aussi, placé la scène en Perse, à Suse, mais dans ses PHENICIENNES, un eunuque venait d'entrée annoncer la défaite de Xerxès. Dans le poème d'Eschyle, on le rappellera, une longue attente rassemble le Choeur autour de la reine Atossa, toute effrayée encore qu'elle est par le songe qu'elle vient de faire, avant qu'arrive enfin le messager, lequel dit l'anéantissement de la flotte de Xerxès, après quoi a lieu l'évocation du roi Darios, son apparition hors du tombeau, puis surgit Xerxès enfin de retour, et tout finit par l'immense déploration perse. A retenir trois choses plus que simples : la première est qu'après son triomphe à la 76ème Olympiade, en 472 avant J. C., le poème d'Eschyle a donc pu passer à la postérité, la deuxième est qu'il n'est pas le seul pour autant qui ait eu pour sujet Salamine, un autre au moins a existé, et la troisième est que déjà, dans ce seul autre poème connu, le poète avait paradoxalement fait parler non les Grecs vainqueurs, mais les Perses vaincus, bref, poète des Perses, au sens plein également du terme, il l'était aussi, cet autre poète, il l'était déjà . La question peut alors se poser ainsi : cet Eschyle tel qu'il a existé, qu'est-ce qu'il y avait de proprement singulier en lui qui a fait qu'il a pu devenir ce poète des Perses exemplaire, ce poète à ce point qui a su donner la parole à son ennemi "héréditaire", à son ennemi vaincu (ceéation poétique ainsi à peu près unique, en tout cas improbable aujourd'hui), qui a su dire en somme et si généreusement le destin malheureux de ceux qui ne rêvaient que l'anéantissement pourtant du peuple grec ?
On pourrait dire, on a dit qu'il n'est rien dans LES PERSES, dans ce paradoxal hommage à l'ennemi, rien qui ne renvoie à l'homme Eschyle, à sa hauteur d'âme, à sa magnanimité, voire à sa compassion - mais que faire alors de cet impétueux patriotisme, hérité du père et partagé avec les frères, Amynias et Cynégire (ce dernier sera tué à Marathon), que faire de cet acharnement farouche avec lequel Eschyle a combattu à Marathon, Salamine et Platée, héroisme d'ailleurs qui est l'unique et seule valeur attestée en son épitaphe, un peu trop naîvement peut-être pour qu'on puisse penser, comme le voudrait la tradition, qu'il l'a lui-même dictée : "Ce mémorial abrite Eschyle, fils d'Euphorion. Né Athénien, il mourut à Géla aux plaines fertiles. Le Mède à la longue chevelure et le célèbre bois de Marathon diront s'il fut brave : ils l'ont bien vu." ? On pourrait dire, on a dit que rendre hommage à son ennemi est une pratique poétique évidemment nécessaire et qui plus est, depuis L'ILLIADE, hautement légitime, Hector le Troyen ne cédant guère en intérêt au grand Achille grec - mais déduira-t-on pour autant qu'Eschyle n'a fait que suivre, lui aussi, le modèle homérique, alors qu'en fait, avec LES PERSES, il a bel et bien créé du nouveau, du tout autre, à savoir un poème où n'est présent que l'ennemi et que l'ennemi seul ? On pourrait dire, on a dit qu'il y avait là peut-être un écho du rite immémorial d'appropriation, chair, coeur, sang, de la puissance ennemie, une survivance en somme symboliquement d'un ordre religieux primitif - mais le rapport serait-il alors si simple entre un tel atavisme et la lucidité, la plénitude avec laquelle Eschyle, dans son ORESTIE, a magnifié la fin du martriarcat, sa soumission à la loi nouvelle d'Athéna, l'intégration de l'archaïque au nouvel ordre rationnel ? On pourrait en somme, afin de mieux comprendre l'homme Eschyle, on pourrait faire appel à son histoire individuelle, à celle de son peuple, à la société qui était la sienne avec toutes ses coutumes, toutes ses cultures et tous ses cultes, il n'en résulterait probablement, concernant la question qui importe ici, qu'une confrontation sans résolution, qu'une indécidable réponse. Et si c'était, pire encore, à propos de plusieurs qu'il y avait à se prononcer, d'Eschyle et Phrynicos, par exemple, ou quelque autre, à supposer que par impossible ait nécessairement alors été retenu tel ou tel facteur ayant trait à l'un et l'autre de ces hommes tels qu'ils ont existé, comment conclure au bénéfice d'Eschyle, en l'occurrence, et non de Phrynicos, sans que ce soit en rien justification simplement d'un a priori ? La question tout compte fait serait-elle ici mal posée ?
On reviendra donc à la POETIQUE. Aristote, on le sait, dit en effet que le poème tragique est imitation non des caractères, mais des actions, que sont mis sur la scène autrement dit des êtres agissants qui ne reçoivent leurs caractères, dit-il, que par surcroît : ce qu'ils font (ou ne font pas) permet seul de dire ce qu'ils sont (ou ne sont pas). Monde, on le sait, du discours rationnel, le monde grec ne l'est en effet que d'être monde fondamentalement de l'action : ce qui donc en ce monde est vrai pour l'être qui est sur la scène est vrai pour tout être et nul être ne peut se définir qu'en seule fonction de ce qu'il a fait, autrement dit ce qu'il est (ou n'est pas) ne peut être dit qu'en seule fonction de ce qu'il a pu faire (ou pas). Le poète alors, si cette vérité vaut aussi pour lui, le poète est celui qui doit évidemment faire son poème, autrement dit qui doit faire (ou non) parler tel et tel être et devenir ainsi imaginairement chacun d'eux. L'art d'imaginer, l'art de poésie appartenant, dit Aristote, "à des hommes naturellement bien doués ou à des hommes exaltés : dans le premier cas ils sont aptes à se façonner à leur gré en personnages, dans le second ils sont aptes à s'abandonner au délire poétique". Ou bien, dira-t-on, le poète est apte au poème ainsi "naturellement", autrement dit absolument, quel que soit le poème à faire, ou bien il s'abandonne au "délire poétique", apte autrement dit conditionnellement, tributaire ainsi de la circonstance. En tous les cas, donc, le poète aura son poème à faire, aura autrement dit à se faire lui-même, à s'imaginer en ses personnages, à devenir (ou non) celui qui pour finir a pu (ou non) façonner ce qu'il avait à façonner, dirait Aristote, et nulle aptitude humainement ne lui sera nécessaire autre que cette aptitude créatrice, autre que ce poétique pouvoir. Lâche ou brave, injuste ou généreux, qu'importe qu'en son existence, en son expérience ordinaire il le soit, c'est imaginairement que devra l'être le poète, et rien, en vérité, rien de ce qu'est l'homme en tant qu'existant ne peut décider de ce qu'en tant que poète il sera : tous les traits de son caractère humain tel qu'il existe ordinairement ne lui seront, dans un sens ou dans l'autre, d'aucun recours. Les poètes, dit toujours Aristote, en tant qu'hommes ils sont "de même nature que nous", en tant que poètes ils "entrent dans les passions", ils savent (ou non) "se mettre dans la détresse", ils savent (ou non) "s'emporter" de colère, ils sauront finalement être les poètes (ou non) des poèmes qu'ils auront su faire (ou n'auront pas su) : le poétique pouvoir, la pure puissance d'imaginaire est absolument étrangère à tout fait d'existence. Or, qu'y a-t-il là qui soit aujourd'hui plus profondément oublié ? Le fondement de toute la poétique moderne, et toute son histoire, avec ses avatars, attestations, dénégations, toute sa contradictoire aventure en est la manifestation, son fondement, c'est le réalisme : entre l'existence et l'imaginaire, entre l'homme et le poète, il y a un fondamental rapport et ce rapport est tel que la vérité est et ne peut être au fond que celle de l'existence, au fond que celle de l'homme, et le poète, à son multiple gré, ne fait que dire effectivement cette vérité, quelle que soit la façon, volontairement ou non, dont il la modifie ou la travestit, voire la nie, autrement dit quelle que soit la façon qu'il a en quelque sorte de mentir, façon qui pour lui peut seule être vraie. On dira que tout, réalisme et plus généralement positivisme en tant que fondement donc de toute la poétique moderne, en tant que postulat selon lequel ce qui est à dire est au fond, affirmé ou nié, ce qui seul existe, il faut tout oublier de ce rapport constitutif entre objet et sujet, tout oublier de cette imitation qui ne se veut plus analogie et qui se doit de n'être rien que représentation, tout oublier, radicalement tout, pour être à même alors de comprendre vraiment l'antique poétique grecque. Et ce qui est vrai pour le poète étant également vrai pour le poème, il y a, pour le Grec, il y a toujours eu d'une part l'imaginaire et de l'autre ce qui existe, et ce qui existe en aucun cas ne saurait être cause immédiatement de cet imaginaire : il y a, pour le Grec, il y a toujours eu une médiation entre l'existence et l'imaginaire, il y a toujours eu une proposition quant à la réalité existante, il y a toujours eu, pour le Grec, légende, mythe, fiction, et cette proposition, c'est elle qui a été, pour lui, c'est elle qui est l'origine même de l'imaginaire, on dira que pour lui l'imaginaire en somme est sans causalité et ne connaît que l'origine. Et de même originellement qu'il y a légendaire proposition d'où est né le poème, ORESTIE ou LES SEPT CONTRE THEBES ou PROMETHEE ENCHAINE, de même il y a cette proposition autre originellement quant à la Salamine réelle, sur la mer, quant au définitif anéantissement de la flotte de Xerxès par les Grecs, proposition d'où ce poème des PERSES est né, chant paradoxal à la gloire des Grecs dit par leurs seuls vaincus. Si donc c'est à propos du poème en effet qu'elle se pose, on la posera alors, cette question, en ces termes-ci : quelle proposition, plus simplement même quelle idée, inventée ou reprise, autre, en ce cas, que médiation légendaire ou mythologique, est à l'origine de ces PERSES ?
Réponse oblige, il faut en venir au coeur même du poème, à ce récit que fait le messager de la bataille de Salamine, à ce stratagème employé par les Grecs pour anéantir la puissance ennemie. A Salamine, il y a sur la mer, avant que tout ait commencé, il y a l'effarante supériorité de la flotte de Xerxès : "Les Grecs avaient au plus trois cents navires; en outre dix constituaient la réserve. Xerxès, j'en suis garant, était à la tête de mille vaisseaux, sans compter deux cent sept voiliers rapides". Thémistocle les voit, ses Grecs, fort peu décidés du coup à livrer combat : comment les en convaincre ? Un envoyé grec, Sikinnos, pédagogue des enfants de Thémistocle, arrive alors jusqu'à Xerxès et lui dit que "sitôt tombées les ténèbres de la sombre nuit, les Grecs n'attendraient pas davantage et, se précipitant sur les bancs de leurs nefs, chercheraient leur salut, chacun de son côté, dans une fuite furtive." Xerxès, à cette nouvelle, à tous ses chefs d'escadre ordonne ceci : "quand le soleil aura cessé d'éclairer la terre de ses rayons et que l'ombre aura pris possession de l'espace céleste, ils disposeront leurs innombrables navires sur trois rangs pour fermer tous les passages et tous les détroits". Piège pour les Grecs ? Pour les Perses, en fait, piège qui se révèlera, au matin, être même un vrai stratagème. En effet, la nuit vient, tous les vaisseaux perses "se rendent à leur poste et durant toute la nuit les chefs de la flotte font manoeuvrer les équipages", la nuit passe et pas une seule fois cependant la flotte des Grecs ne cherche à s'échapper, le jour paraît, "une immense clameur, modulée comme un hymne sacré, s'élève de l'armée des Grecs" qui se précipite en fait au combat. "Les Perses, trompés dans leur espoir, sont saisis d'effroi", leurs vaisseaux ne reculent pas, mais "leur multitude s'amassant dans un espace étroit, ils ne peuvent se prêter secours, ils s'abordent les uns les autres, ils s'entrechoquent les uns les autres de leurs proues d'airain, les uns les autres ils se fracassent leurs rangs de rames, pendant que la flotte grecque adroitement les enveloppe et de toutes parts porte ses coups, les vaisseaux perses se renversent, la mer disparaît entièrement sous un amas d'épaves et de corps sanglants, les rivages et les écueils se couvrent de cadavres". Tel a été le stratagème et tel son effet : la supériorité elle-même des Perses, la puissance elle-même de l'ennemi, c'est elle qui massivement s'est retournée ainsi contre cet ennemi même, et le triomphe des Grecs paradoxalement a été l'oeuvre ainsi des Perses. Devoir sa victoire à son propre ennemi, n'est-ce pas là aussi le principe et le sens du poème eschyléen ? Ce poème en entier, ce poème en tant que tel ne le reprend-il pas, le stratagème du combattant, pour en faire aussi son propre mode opératoire afin d'obtenir les mêmes fins ? Ce qui sur la mer, là-bas, a triomphé militairement n'a-t-il pas sur la scène, là, poétiquement son analogue en ce paradoxe absolument pur que sont LES PERSES ? Entre Salamine là-bas, sur la mer, et Salamine là, sur la scène, entre ce chef-d'oeuvre, là-bas, de stratégie on dira ironique et ce magistral, là, ce parfait stratagème poétique, entre les deux y a-t-il, et quelle, une différence ? Il y en a une, c'est vrai, il y a, du triomphe grec, là-bas, dû à l'action de l'ennemi perse, il y a passage au triomphe grec, là, dû non plus à l'action, mais à la parole de l'ennemi, en somme il y a, de la Salamine sur la mer à la Salamine sur la scène, il y a transfert de l'action à la parole : est-il besoin de le souligner, que la parole ainsi soit à ce point purement analogie, à ce point purement imitation de l'action même, autrement dit que son principe et que son sens, ce soit à l'action que la parole ainsi les reprenne, il n'y a là pour Aristote, il ne peut y avoir là, pour tout Grec, rien qui n'aille que de soi. C'est donc le stratagème effectivement de Salamine (et cette ruse a non pas une cause, elle aussi, mais une origine : elle est idée imaginée, elle est proposition réalisée, on le rappellera, qui a nom Sikinnos), c'est lui qui deviendra, parole analogue à l'action, le stratagème des PERSES. A cette question posée, à cette seule ici, la réponse en définitive est claire : à l'origine des PERSES, il y a cette proposition quant à Salamine, il y a poétiquement ce stratagème analogique, il y a, triomphe grec en tant qu'oeuvre de l'ennemi perse, il y a ce pur paradoxe à façonner, dirait Aristote, en théâtre, il y a pour le poète grec alors ce qui signifiera, un et total, un ensemble à réaliser imaginairement, mettre la scène à Suse, être le Choeur, être Atossa, être le messager, Darios, Xerxès, être en sa vérité le peuple perse, en sa vérité l'ennemi même, et plus la parole perse aura de puissance et de beauté et paradoxalement plus belle et puissante éclatera la précellence grecque. Entreprise à ce point sans exemple, somme toute, à la fois si simple et si périlleuse, on ne peut que confirmer, pour finir, que ce n'est en rien à l'homme en effet qu'est lancé ce défi originel, mais au seul poète, et pour reprendre le mot d'Aristote, à l'imaginairement seul apte : autrement dit face au poème, et rien là au fond qui puisse étonner, l'une à l'autre se renvoyant ne font qu'une et la question de l'origine et la question de l'aptitude.
Pour conclure ? On dira qu'en matière proprement de poésie est et ne peut être évidemment que d'ordre poétique aussi bien toute question que toute réponse. Ainsi donc, face au fait poétique, il va de soi que rien n'interdit de le prendre en toute liberté comme objet d'investigation d'ordre historique ou sociologique ou moral ou culturel ou religieux ou autre, et ce savoir aura sa valeur incontestablement et pleinement pour lui-même : il va de soi tout autant que ce savoir, de quelque importance et par ailleurs de quelque utilité qu'il soit, n'aura essentiellement rien à voir avec la poétique. Evidence en fait que le fondamental réalisme moderne, ou positivement ou négativement, n'a fait de plus en plus que rendre insaisissable, on répètera que ce n'est, que ce ne peut pas être avec le réel existant que fondamentalement la poétique est en un rapport essentiel, que ce n'est qu'avec l'imaginaire et l'imaginaire seul. Qu'importe en effet l'Eschyle réel tel qu'il a existé, Eschyle poétiquement n'est que celui qui est devenu imaginairement cet univers perse, et qu'importe en effet Salamine réellement telle qu'elle a existé, cette Salamine poétiquement des PERSES n'est que cet univers qu'a totalement imaginé Eschyle. Hors donc de ce pouvoir d'imaginer, hors de cette aptitude et de ce qu'à chaque fois elle réalisera, hors de l'imaginaire effectivement la poésie est impossible, elle est toute entière intérieure à l'imaginaire même, on dira qu'elle n'existe pas, mais qu'elle est : ce que dit sans autre Aristote, afin de le redire autrement c'est à Baudelaire ici qu'on fera appel, c'est avec lui qu'en fait on conclura en affirmant sans plus que "l'Imagination seule contient la poésie".
© maurice regnaut
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