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"O toi dont le visage a ressenti le vent d'Hiver,
Dont l'oeil a vu les nuages de neige entre les brumes,
Et la cime des ormes noirs sur les astres glacés,
Toi, le Printemps sera pour toi le temps de la récolte.
O toi dont l'unique et seul livre a été la lumière
De la suprême obscurité, et qui t'en es nourri
Nuit après nuit alors que le soleil était absence,
Toi, le Printemps pour toi sera l'aube d'un triple jour.
O ne t'en fais donc après le savoir - Je ne sais rien
Et mon chant cependant naît de source avec la chaleur.
O ne t'en fais donc après le savoir - Je ne sais rien
Et cependant le soir écoute. Et celui qui s'attriste
A son désoeuvrement ne saurait être désoeuvré,
Tout comme est éveillé celui qui se croit endormi."
©
Maurice Regnaut
