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Et dire que je pourrais être en Amérique, en ce moment, si j'avais suivi Sim, mon drôle de Sim, mon si fortiche, mon si doux Sim. Lui non plus, j'y comprenais rien, à toutes ses combines, il a voulu m'embarquer avec lui, quand les Américains lui ont fait un pont d'or, comme il disait, il voulait à tout prix m'emmener et se marier avec moi, lui aussi. Je me souviens, le dernier jour, je savais pas quoi dire, y avait un pigeon debout tout en haut sur le toit d'en face, j'ai dit à Sim : "regarde, ton aigle", il m'a dit : "mon aigle ?", je lui ai répondu en riant : "ton aigle américain", il m'a regardée, il a éclaté en sanglots, comme un gosse, et puis il s'est sauvé, sans un mot, je m'en foutais, j'étais déjà avec ma vieille queue. Il m'avait débarrassé de Zac, Sim, ma vieille queue m'a débarrassé de lui.






Extrait LE DERNIER MOT © Maurice Regnaut




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