Y a que la baise, y a que la baise, pour les hommes, oui, ils sont tous prêts à tout pour la baise, tous des Brieuc. Rien que ses lèvres, Brieuc, ses lèvres toutes gercées, et sa peau de crocodile, et ce rire qu'il a, ce rire tout petit et tout aigu, tout en secouant la tête à toute vitesse, avec ses lunettes, un vrai rire de vieux, oui, il a beau avoir combien, trente ans, guère plus, il fait mille fois plus vieux que ma vieille queue avec sa cinquantaine. Il veut baiser, Brieuc, m'épouser, comme il dit, il veut m'épouser pour baiser. Si je t'épousais, ça oui, pour baiser on baiserait, mon Brieuc, on baiserait à plus tenir debout sur tes grandes guiboles, et tu travaillerais je me demande alors quand, mais si je t'ai rendu enragé, puceau d'avocaillon, c'est pour une seule chose, pour que tu appelles, il est temps, que tu appelles et que tu lui dises, à ma vieille queue, ce que tu dois lui dire, que la lettre anonyme, c'est moi, que c'est moi qui l'ai dénoncé, que c'est avec toi maintenant que je vais vivre, toi, Brieuc, et que ce coup de fil, pour moi c'est le signal, je vais te retrouver juste après. |
Extrait LE DERNIER MOT © Maurice Regnaut