G U S T E L

 

ELLE

Toi et moi, et tu crois que ça ferait un beau couple,une comédienne au chômage, un metteur en scène sans travail...

LUI

Que voulez-vous, nous n'avions rien à faire, que voulez-vous, nous nous sommes aimés.

ELLE

Des gens de théâtre qui n'en font même pas, tu le sais comme moi, ce que c'est.

LUI

Jouons ensemble.

ELLE

En quoi ce jeu-là nous empêcherait, toi et moi, d'être rien ?

LUI

En nous permettant, qui sait, d'être bien.

ELLE

Je n'ai pas d'argent et j'en dois à tout le monde.

LUI

ELLE

La femme à qui ?

LUI

A Charlin, oui, Charlin, sa femme se prostitue, elle va régulièrement dans une maison de rendez-vous.

ELLE

S'il n'y a plus que ce moyen-là ?

LUI

Charlin est cadre, il gagne de quoi vivre on ne peut mieux, d'autant qu'ils n'ont même pas d'enfants, mais voilà, plus j'en ai, plus j'en veux, les traites s'accumulent, et qui paie, au total, la femme, et de sa personne.

ELLE

Si lui ne sait rien ?

LUI

Lui, il est d'accord.

ELLE

Ils ont raison, il y en a de plus en plus, d'ailleurs qui font comme eux.

LUI

Dis-toi que pour ma part, je n'accepterais jamais, tu m'entends, jamais !

ELLE

Qu'est-ce qui te prend, d'un coup, et de quoi je me mêle ?

LUI

Qu'est-ce qui te prend toi-même, à me parler comme ça, et devant les enfants, tu m'entends, Minna ?

ELLE

Minna ? Mais...

LUI

Minna, oui, Minna, je t'appelle Minna et Minna est ton nom.

ELLE

Ce que c'est que d'être en chômage, je n'avais même pas réalisé, pardonne-moi... tu t'appelles comment ?

LUI

Hilaire.

ELLE

Hilaire, pardonne-moi, Hilaire, je ne sais pas, je n'étais plus moi-même.

LUI

Ce n'est rien, Minna, mais vois-tu, la prostitution...

ELLE

Hilaire, je t'en prie, pour les enfants autant que pour moi, ne parle plus ainsi de cette femme.

LUI

C'est vrai que le grand coupable, au fond, ce n'est pas Charlin, c'est elle, et rien ne serait arrivé si elle avait su, elle, gérer son budget, tenir son intérieur, être une bonne maîtresse de maison, nous, regarde, on a autant qu'eux, à deux trois choses près, on ne se prive de rien, on aime, on achète, mais voilà, à mon foyer moi j'ai un ange, j'ai ma Minna et j'en suis fier.

ELLE

Oui, mon Hilaire.

LUI

Minna chérie...

ELLE

Il faut que je parte, fini de jouer, je reconnais que tu m'as eue, enfin presque, avec ton Charlin, c'était bien trouvé, mais je regrette pour toi, je ne suis pas Minna.

LUI

Mais rien n'est perdu, je ne suis pas Hilaire.

ELLE

C'est ce que je dis, tu n'es pas mon mari et je ne suis pas ta femme.

LUI

Je n'en demande pas tant...

ELLE

Adieu.

LUI

A demain, Minna.

ELLE

Ton histoire,, on pourrait lui donner une suite, un jour, Charlin arrive enfin à toucher le coeur du fier Hilaire, il l'entraîne avec lui dans une maison de rendez-vous, pas celle où Charlin a sa femme qui travaille, celle-là, Charlin n'y va jamais, pas celle non plus où Charlin va d'habitude, non, une troisième, ils entrent et là, dans ce temple de la débauche, Hilaire découvre qui ?

LUI

Toi, toi, Minna...

ELLE

Hilaire, toi ici... il se trouve mal, un alcool, vite !

LUI

Merci, non, un verre d'eau...

ELLE

On s'en va, mon Hilaire chéri, on s'en va tout de suite, le temps que je me rhabille.

LUI

Que va devenir maintenant ton fier Hilaire ?

ELLE

Hilaire, il maigrit, il change, lui qui faisait si jeune, on ne lui donnait jamais son âge, il ne mange plus, il ne dort plus, il souffre.

LUI

Minna, ma Minna, prostituée, elle aussi, comme la femme à Charlin, ça jamais, tu m'entends, jamais !

ELLE

Mais je ne demande pas mieux, Hilaire, ce qu'il y a simplement, c'est qu'il faudra en accepter les conséquences.

LUI

Commence alors, pour Hilaire et les siens, une période sombre.

ELLE

Plus de vacances à la mer.

LUI

Plus de vacances à la neige.

ELLE

Plus de yoga.

LUI

Plus de tennis.

ELLE

Plus de danse.

LUI

Plus d'équitation.

ELLE

Plus de nouveaux films, plus de nouveaux disques...

LUI

Il est fatal que tôt ou tard les enfants en aient plus que marre, ils sont trois, les enfants, dans l'ordre une fille, Bertrade, encore une fille, Florine, un garçon, Gustel, celle qui va parler, c'est Bertrade.

ELLE

Enfin, maman, tu ne vas pas me dire, on pouvait tout faire, avant, et maintenant plus rien.

LUI

Et la mère de répondre :

ELLE

On pourrait encore, ma grande fille, mais je t'ai déjà dit, ça ne dépend pas de moi, je ne sais pas, demande à ton père.

LUI

Et la fille :

ELLE

Après l'année qu'on vient de passer, je te jure, alors cet été, ça va être pareil ?

LUI

Et la mère :

ELLE

Demande à ton père.

LUI

Et la fille :

ELLE

Y a que nous, écoute, tous les autres, ils continuent d'avoir ce qu'ils veulent, pourquoi nous on ne serait plus comme eux ? - Demande à ton père. - Mon père, mon père, pour arriver à ce qu'il ouvre la bouche, mon père, il rie nous regarde même plus, comme s'il avait honte, y a quand même moyen de gagner davantage, oui, je sais, demande à ton père.

LUI

Et Bertrade soudain :

ELLE

Papa, écoute, y en a assez, qu'est-ce que ça veut dire, tu n'es quand même pas moins que Charlin, et pourtant eux, ils achètent tout, ils vont partout, ils font des tas de choses, pourquoi nous plus rien ?

LUI

Hilaire alors, qui n'en peut déjà plus, lui aussi, Hilaire se redresse et regarde Bertrade.

ELLE

Maman dit que c'est à toi de parler,, mais parle, papa, dis-le, si vraiment plus rien n'est possible.

LUI

Demande à ta mère.

ELLE

Papa, tu veux dire, écoute, ce n'est pas vrai, tout sera comme avant...

LUI

Demande à ta mère.

ELLE

On aura ce qu'on veut, moi j'aurai...

LUI

Demande à ta mère.

ELLE

Et Florine...

LUI

Demande à ta mère.

ELLE

Et Gustel...

LUI

Demande à ta mère.

ELLE

Et c'est ainsi, pour le plus grand bonheur de tous, que Minna est enfin retournée au travail.

LUI

Sans embrasser Hilaire ?

ELLE

Ce qui m'a plu, c'était ton histoire.

LUI

Elle n'est pas finie, on se voit demain, c'est moi qui proposerai la suite.

ELLE

Hilaire, salut.

LUI

Salut, Minna.

ELLE

Qu'est-ce qui pourrait maintenant se produire ?

LUI

Un vol, leur retour de vancances à la neige, ils retrouvent leur maison, mais à l'intérieur, de la cave aux combles, plus rien, les murs nus.

ELLE

Hilaire, l'assurance vol, tu avais tout résilié, l'autre année, quand je ne travaillais plus, mais tu as pensé à la reprendre, tu ne l'as pas reprise, on n'est pas assuré, Hilaire, tu es coupable.

LUI

C'est de votre faute, à vous tous, avec votre Charlin !

ELLE

Ne crie pas si fort, la maison est vide, ça résonne.

LUI

Il faut à tout prix passer les vacances avec les Charlin, mais voilà, à chaque fois il y a quelque chose.

ELLE

Quel désastre, et je ne sais pas, qu'est-ce qu'on peut faire ?

LUI

C'est alors que Bertrade déclare :

ELLE

Je travaillerai.

LUI

Travailler, et qu'est-ce que tu ferais, tu es comme ta mère...

ELLE

Je travaillerai, oui, comme maman.

LUI

Quoi... comme... mais tu ne sais pas...

ELLE

Ce que fait maman, écoute, papa, mais on le sait tous, je ferai comme elle.

LUI

Vous le savez tous... et toi... toi jamais, tu m'entends, jamais !

ELLE

On t'a déjà dit de ne pas crier fort.

LUI

Je te l'interdis, un point c'est tout, et tu ne travailleras pas.

ELLE

Je suis majeure et je travaillerai.

LUI

Bertrade...

ELLE

On n'a plus rien et c'est de ta faute, oui, si tu n'avais pas empêché maman de travailler, l'autre année, on n'en serait pas là, on l'aurait toujours, notre assurance vol.

LUI

Qu'est-ce qu'on est devenu, dans quel monde on vit, non, je m'en vais d'ici....

ELLE

Laisse-le, maman, il va revenir.

LUI

La mère alors dit à la fille :

ELLE

Que tu veuilles travailler, toi aussi, tu ne peux pas savoir à quel point ça me touche, ma grande, mais voilà...

LUI

La fille :

ELLE

Tu ne vas quand même pas dire comme lui ?

LUI

On enchaîne :

ELLE

On dit comme ça que ce n'est pas un travail comme un autre, on a raison, c'est un travail, vois-tu, où le physique ne suffit pas, ni le savoir-faire, où ce qu'il faut, c'est tout autre chose, détrompe-toi, ma grande, c'est l'humilité, l'aménité, la docilité, la longanimité, bref, les plus hautes qualités d'âme. - Ecoute, maman, tu seras près de moi, tu me conseilleras... - Tu as la clairvoyance et le caractère, c'est vrai, mais j'aimerais tout de même mieux, ma grande, que tu attendes encore quelques années, que tu aies derrière toi ton premier amour, selon l'expression, ta crise passionnelle avec ses séquelles, puisqu'il est dit que tout le monde y passe. - Au contraire, maman, je suis jeune, tout sera plus facile... - J'en ai vu qui avaient ton âge et crois-moi, ma grande, c'est un travail où le risque est énorme, en cas d'échec précoce, on peut vraiment s'en dégoûter à tout jamais. - Je réussirai, maman, je t'assure, et puis quoi, si on veut racheter tous nos meubles... - Demande à ton père, le voilà qui revient.

LUI

C'est moi, oui, je reconnais, tout est de ma faute, et si Bertrade veut travailler, je n'ai rien à dire et je ne dis rien, mais les vacances avec Charlin, plus jamais, tu m'entends, jamais.

ELLE

Papa, je le savais, ce que ça me fait plaisir, merci, écoute, merci, et la maison est vide, mais je te donne rendez-vous dans six mois, je te promets qu'elle sera mille fois mieux qu'avant et que tu pourras être fier de moi.

LUI

Ma Bertrade, embrasse-moi.

ELLE

Non, non, non, je ne joue plus.

LUI

Moi non plus.

ELLE

C'est l'heure.

LUI

Je n'ai même pas le droit de te dire que tu joues de mieux en mieux ?

ELLE

Merci, cher maître, mais c'est l'histoire aussi qui devient de plus en plus facile.

LUI

Ou de plus en plus la nôtre.

ELLE

Après Bertrade, on a compris, la prochaine à se mettre au travail, c'est Florine ?

LUI

Mais comment, tout est là.

ELLE

Vous le saurez demain. Salut, Hilaire.

LUI

Salut.

ELLE

Prêt ?

LUI

Prêt, ma chère Minna, je t'ai déjà dit que Charlin avait une nouvelle voiture ?

ELLE

Mon cher Hilaire, je ne sais pas si je te l'ai déjà fait remarquer, Charlin n'a jamais eu, lui, à remeubler toute sa maison, et sa femme, elle, n'a jamais arrêté de travailler.

LUI

Mais ils n'ont pas d'enfants, la femme à Charlin est toute seule...

ELLE

C'est un reproche, et Bertrade et moi, on est deux, on devrait en faire encore plus ?

LUI

Minna...

ELLE

Et dire ça devant Bertrade, devant cette enfant qui a débuté avec un courage,

LUI

Minna, laisse-moi parler, Charlin a peut-être une nouvelle voiture, mais ce que j'ai décidé, tu m'entends, c'est qu'on allait en avoir une, nous aussi, et une encore mieux.

ELLE

Mais Bertrade est morte, regarde-la, moi je ne dors plus que bourrée de drogues, et puis je ne sais pas, le travail lui-même est de plus en plus difficile, on ne peut pas faire plus, Hilaire, on ne peut pas, ta nouvelle voiture, tu l'auras plus tard.

LUI

On l'aura tout de suite,

ELLE

Et par quel miracle ?

LUI

Florine.

ELLE

Florine ?

LUI

Florine, oui.

ELLE

Florine, non.

LUI

Florine !

ELLE

Papa ?

LUI

Réponds à ta mère.

ELLE

C'est à papa que j'obéirai.

LUI

Chère Minna, excuse-moi d'être encore le maître dans ma maison.

ELLE

Hilaire, elle est trop jeune.

LUI

Florine !

ELLE

Papa ?

LUI

Réponds à ta mère.

ELLE

Dans une semaine je suis majeure et dans une semaine je travaille.

LUI

Chère Minna...

ELLE

Pas toi Florine, pas toi, tout au moins pas tout de suite.

LUI

Et pourquoi pas elle, de vous trois, que tu le veuilles ou non, c'est elle, et de plus en plus, qui a le plus de charme.

ELLE

Elle te ressemble, on le sait, mais c'est aussi la plus fragile.

LUI

Florine !

ELLE

Fragile, fragile, depuis le temps qu'elle me répète ça, j'en ai marre à la fin, fragile, on le verra, laquelle des trois qui gagnera le plus !

LUI

Mon amour de fille, ça me fait quelque chose, c'est vrai, de me dire que bientôt tu feras tes débuts, toi aussi, mais voilà, tu me raconteras tout, que je puisse savoir comment ça se passe.

ELLE

Oui, papa, et tu peux en être sûr, tu l'auras, ta nouvelle voiture, et Charlin sera fou de rage, combien que tu paries que cette fois-ci il demande le divorce ?

LUI

Ma fillette à moi, il faut que je t'embrasse.

ELLE

Qu'est-ce que tu attends, je ne t'ai pas dit non ?

LUI

C'est que du coup je ne sais plus qui embrasser, Florine ou toi ?

ELLE

Florine, à cette heure-ci, dis-toi qu'elle est avec sa grande soeur et sa mère et qu'elles en sont déjà, toutes les trois, au énième rendez-vous,

LUI

Et toi, ce soir ?

ELLE

Et moi, ce soir, si j'essayais d'écrire ?

LUI

D'écrire quoi, notre histoire ?

ELLE

On peut en faire une saynète assez drôle ?

LUI

Il y a encore un épisode, un personnage encore à prostituer, le dernier.

ELLE

Gustel, il parle tellement, celui-là, c'est vrai qu'on l'oublierait, mais tu n'as pas peur que ça fasse un peu trop ?

LUI

Ceci dit, ce soir, si tu veux, tu peux commencer.

ELLE

C'est difficile, à demain ?

LUI

A demain.

ELLE

Pour écrire, j'ai écrit, mais toute seule, je n'y arriverai jamais, tu m'entends, jamais.

LUI

Et si je te dis que justement c'est lui, Hilaire, que tu dois, toi, nous faire encore entendre ?

ELLE

Pour finir notre histoire ?

LUI

Notre histoire, oui, finissons-en, nous sommes chez Hilaire, il est tard, tout est silencieux, la porte s'ouvre tout doucement, la mère et les filles rentrent du travail.

ELLE

lls ont encore oublié la lumière avant de monter, déshabillez-vous vite, et sans faire de bruit, votre père, je ne sais pas, il dort de moins en moins.

LUI

Florine voit Gustel étendu sur le canapé, un verre vide à côté de sa tête.

ELLE

Maman, Gustel, il s'est endormi, mais regarde, il a bu, la bouteille est là, mais il a bu tout !

Minna s'exclame :

ELLE

Se mettre à boire, lui, et c'est un enfant, qu'est-ce qui a pu se produire, toi, déshabille-toi, je m'occupe de ton frère.

LUI

Florine pose la bouteille et le verre sur la table et voit la lettre.

ELLE

Maman, une lettre, "Minna chérie", une lettre de papa !

LUI

Minna :

ELLE

Donne, elle n'arrêterait pas, Florine, on se déshabille. "Minna chérie, est-ce que tu te rappelles que Charlin, ce dimanche, a parlé d'acheter un bateau ? Je me suis juré alors que nous en aurions un avant lui, un voilier, un grand, et j'ai pour ça décidé de travailler, moi aussi. J'ai trouvé une maison qui me semble sérieuse et je commence ce soir, je rentrerai sûrement très tard. Qu'importe tout ce qu'il m'en coûtera, non seulement nous aurons ce qu'il y a de mieux, mais nous pourrons en être tous également fiers. Je t'embrasse, je vous embrasse tous, jamais je ne vous ai tant aimés, tu m'entends, jamais. Ton Hilaire." Mon Hilaire, enfin j'ai retrouvé mon Hilaire chéri.

LUI

Florine :

ELLE

Il est merveilleux, papa, merveilleux

LUI

Bertrade, auprès du canapé, regarde un cachet qu'elle a ramassé et soudain :

ELLE

Gustel, notre Gustel, il s'est suicidé.

LUI

C'est alors la panique.

ELLE

Gustel, mon petit moine... - Il est fou, maman, mais pourquoi - Il ne parlait jamais, comment savoir, Gustel, comme il est froid... - Qui est coupable, écoute, mais qui... - Son coeur, oui, son coeur bat, il vit encore, appelle l'hôpital, Bertrade, vite !

LUI

Et le dimanche suivant, Gustel, sain et sauf, quitte l'hôpital et retrouve la famille.

ELLE

Et l'été d'après, à bord de son voilier, un superbe trois-mats, Hilaire embarque tout son monde, les Charlin compris, pour une grande croisière, on mouillera chaque soir dans un port nouveau, le trois-mats lève l'ancre, adieu, les amis, adieu et bon vent

LUI

Et surtout bonne vente !

ELLE

Embrasse-moi... encore... Cette saynète, écoute, il faut qu'on l'écrive, il y a des signes, dans la vie, tu ne peux pas savoir.

LUI

Si, je sais, tu es belle, tu es douée et tu seras une grande comédienne.

ELLE

Embrasse-moi encore... on commence ce soir ?

LUI

Toi et moi, et tu crois que ça fera un beau couple

ELLE

Tu te souviens de tout, j'en avais tellement marre, il faut dire, et toi, je te connaissais a peine, mais ce que tu as fait, avec moi, et comme ça, en jouant, c'est merveilleux, tu es doué, toi aussi, tu es, je ne sais pas, tu es mon grand metteur en scène.

LUI

Je suis Gustel.