Qui dit théâtre dit situation, rapport à l'autre, et même absent, cet autre toujours est présent dans le langage, par le langage, celui- ci serait-il du seul corps: théâtral, le monologue ne l'est que s'il est cette présence de l'autre - et le théâtre cesse à partir de l'instant où l'être ne se parle, même si l'autre semble présent, que son propre langage. Au-delà donc du théâtre: la parole poétique - en deça: le silence de la vie animale humaine, "contrée énorme... ". Entre-deux situationnel, le théâtre est rapport dans lequel, par lequel, détermination de l'identité, du pouvoir et du sexe, chaque être est impliqué dans le triple système de dualités: personne- personnage, privé-public, latent-manifeste. Fondamentale est la premiere dualité: sans elle, qui renvoie à l'originelle "hystérie" du simulacre, il n'y en a aucune autre possible - mais seule, elle ne l'est qu'exceptionnellement. Une séquence accomplissant le destin de deux personnages, depuis leur création jusqu'au triomphe de l'un en fonction de l'enjeu sexuel, telle pourrait être la séquence théâtrale type (et presque chaque tableau du Woyzeek de Büchner, par exemple, est une situation où la triple détermination signifie en tous les rapports triple dualité). Etablissant comme essentiel idéalement ce schéma tridimensionnel, l'analyse théâtrale exige ainsi que soient posées, au même titre, à chaque situation du théâtre réel, ces questions de l'identité, du pouvoir et du sexe.
© maurice regnaut
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